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le philosophe et sa femme
Arrivé à un ?ge où il ne se sent plus la force d un livre de longue haleine, André Gorz se retourne sur sa vie,lunette chloe|lunettes prada|lunette dior|lunette moncler|lunette gucci|lunette prada pas cher||lunette tag heuer|lunette tom ford}, se rend compte qu n a jamais écrit l sa relation avec sa femme, et il commence à lui écrire,louis vuitton sacs, à elle, directement : "Tu vas avoir quatre-vingt-deux ans. Tu as rapetissé de six centimètres, tu ne pèses que quarante-cinq kilos et tu es toujours belle, gracieuse et désirable. Cela fait cinquante-huit ans que nous vivons ensemble et je t plus que jamais. Je porte de nouveau au creux de
Très peu de livres accrochent ainsi,ray ban 3025, en quelques phrases qui donnent le ton, le tempo, la musique et l la qualité d vie. On lit cette lettre d à une femme vivante, malade et qui souffre et qui va mourir un jour, lointain peut-être encore mais de toute fa?on trop proche, et cette mort devient aussi inacceptable pour celui qui lit que pour celui qui écrit. Dans les dernières lignes, qui reprennent les premières sur un ton qui étreint le coeur encore plus,sac longchamp, cette mort est envisagée. Un tel livre, court, exact, poli comme un galet sans effort apparent, vient rappeler ce que peut la littérature quand elle sonne vraie parce qu sonne juste.
Racontant un amour singulier, il tombe à pic dans un débat encore une fois en cours sur le couple. A un extrême, Sartre et Beauvoir, que Gorz et Dorine ont bien connus : l de l la fidélité au pacte conclu d à vie et du tout se dire des autres relations amoureuses que l s sans trahir la relation fondatrice, priorité des priorités. A l extrême, Gorz et Dorine, le même pacte mais cette fois dans l exclusif, corps et ?me, puisque l est le corps vécu. La fidélité devient réciprocité éthique : je ne te fais pas ce que je ne voudrais pas que tu me fasses. Entre ces deux paradigmes, toute la gamme des aménagements possibles, contrats tacites, compromis, mensonges, omissions, frustrations, réussites affichées, échecs cachés, ou l arrangements qui sont le lot plus ou moins choisi de tant de couples quand ils durent.
Le magnifique, dans Lettre à D., n pas de donner un exemple - Gorz, philosophe du social, ne prétend pas établir une norme à partir d entreprise à deux qu sait exceptionnelle et en quelque sorte voulue par l la grande, celle qui tranche les vies - mais de donner un sens politique à l Non pas sécession et refuge mais réalisation de quelque chose qui le dépasse en le confirmant et en s au monde. En l une oeuvre, philosophique, littéraire, journalistique dont l et l puissent être fiers ensemble parce qu agit. Ce n pas tout de rencontrer l soeur, encore faut-il trouver un projet qui pérennise la rencontre et la rende productive d chose que la relation elle-même. Gorz, quand il rencontre Dorine, écrit un essai philosophique qui doit fonder une hiérarchie des conduites humaines face à la finitude, à la précarité, à la vie collective, à l à tout ce que Sartre appelle la "situation".
Une telle entreprise ne peut se réaliser pratiquement que si quelqu la valide en la reprenant à son compte. C ce que fait Dorine avec une confiance sans faille. Ils ont connu l et l l fondatrice de l ; ils b?tiront ensemble, en se protégeant mutuellement, le socle sur lequel écrire sur l qui est la vie même. Ecrire est sa vocation. Elle l professionnellement aussi, devient sa documentaliste, son interlocutrice, sa première lectrice, sa seule critique, armée d capacité de jugement imparable. Galère d longue, décourageante parfois, pour lui, après l de l philosophique ; joie partagée, quand Le Tra?tre para?t, de voir leur vie s aux autres et ceux-ci l parce qu eux deux ils illuminent, affectivement autant qu Dorine est sociable, spontanée ; Gorz est intelligent, extrêmement, introverti, rétractile. Il va changer. Dans Lettre à D., il explique l de la publication d livre quand celui-ci est reconnu : "Tu as souvent dit que ce livre ( Le Tra?tre) m transformé à mesure que je l (.) Ce n pas de l qui m permis de changer ; c d produit un texte publiable et de le voir publié. (.) Magie de la littérature : elle me faisait accéder à l en tant même que je m décrit, écrit dans mon refus d Ce livre était le produit de mon refus, était ce refus et, par sa publication, m de persévérer dans ce refus. C précisément ce que j espéré et que seule la publication pouvait me permettre d : être obligé de m plus avant que je ne le pouvais par ma solitaire volonté, et de me poser des questions, de poursuivre des fins que je n pas définies tout seul."
Ils re?oivent ensemble, dans un village de l au seuil de la belle maison simple pour laquelle ils ont quitté Paris dans les années 1980. Du pré d hectare autour d ils ont fait un jardin avec deux cents arbres. Il est comme d amical, discret, chaleureux ; elle aussi. Ils ont vieilli, lui moins qu dont la p?leur frappe et les maux se taisent ; lui a pour elle toutes sortes d ; elle aussi pour lui. Il est en pleine santé, l fragile comme il l toujours eu, mais le corps mince et musclé, on le devine à sa démarche. Elle est diaphane et souriante,/member/111828/, précautionneuse : la douleur guette un geste de trop pour bondir sur elle. Ils sont accueillants, posent des questions ; on est venu pour leur en poser sans les mettre sur le gril. Elle ne veut pas participer à l : c son livre à lui, il est le peintre, elle le modèle ; c lui qu est venu voir, dit-elle, pas le sujet du tableau à qui le tableau suffit bien et dans lequel elle ne se reconna?t pas tout à fait, même s dit la vérité, sa vérité à lui. Une subjectivité reste une subjectivité.
Celle de Gérard Horst (son vrai nom) est pleinement assumée sous le nom d d Gorz. Quand il a écrit ce texte, au printemps 2006, il n pas s?r de le publier, par discrétion à son égard, et puis il se demandait qui il pourrait intéresser. Michel Delorme, son éditeur chez Galilée, n pas hésité : il fallait que ce livre paraisse, car c est un, à tous les sens du mot, un livre beau, un livre nécessaire, un livre qui délivre. De quoi ? Gorz n est pas s?r mais écoute ce qu lui en dit : il délivre de la crainte d à la première personne des sentiments pour les comprendre en philosophe existentialiste.
"J déjà employé le "tu" dans Le Tra?tre, en m à moi, pour m me voir tel que je pouvais appara?tre à autrui, me décrire dans mes manies, dans cette fuite devant l qui m amené à la pensée théorique et m enfermait comme dans une bulle. Le Tra?tre était un travail de libération, mais je n donnais aucune place à l et même je le trahissais. Mais, après avoir pris la mesure de ma position existentielle - singulière comme celle de chacun -, j pu porter ma pensée sur le monde social et y décrypter l des producteurs à leur propre produit. Dans cette lettre à Dorine, le "tu" me sert à prendre une vue vraie sur ma vie avec elle. Dans Le Vieillissement déjà, à 38 ans, j compris que, vieillir c accepter ce fait d : on ne fait jamais ce qu veut et on ne veut jamais ce qu fait. De sorte que chacun est hétéronome. Et pourtant, on fait ce que l juge devoir faire parce qu se sent et donc se rend capable de le faire. Ainsi s si peu que ce soit, notre sphère d Il faut donc accepter d fini, d ici et pas ailleurs, de faire ?a et pas autre chose, d cette vie seulement. LeSocrate de Valéry le disait justement : "Je suis né plusieurs, et je suis mort, un seul. L qui vient est une foule innombrable, que la vie réduit assez t?t à un seul individu, celui qui se manifeste et meurt." Vivre avec Dorine, l et aimer notre vie ensemble m appris cela, mais je ne le disais pas, car je ne comprenais pas encore combien j besoin d pour écrire, plus qu n besoin de moi pour vivre."
Quand on a connu Gorz et Dorine dans les années 1970, rencontré chez eux Ivan Illich, Herbert Marcuse, Rossana Rossanda, William Klein, et des intellectuels plus jeunes et actifs dans le mouvement social comme Marc Kravetz, Tiennot Grumbach, on se souvient de leur fa?on absolument non mondaine de recevoir des gens qui avaient quelque chose à apprendre les uns des autres et de leur présence discrète à eux, de sa fa?on à lui de vous interroger sans ambages sur l de sa fa?on à elle de vous écouter sans juger quand vous aviez des difficultés personnelles. Le monde extérieur existait très fort chez eux, à Paris. Aujourd leur viennent encore, plus espacées, des visites de jeunes gens que le travail de Gorz inspire dans leur action, syndicale, politique, sociale. Des universitaires aussi qui travaillent sur son oeuvre. Ainsi le monde ne vient-il pas à eux dans leur campagne seulement par les publications qu lit assid?ment et discute avec elle pour écrire dans des revues comme Multitudes ou EcoRev. Il y publie des articles toujours très clairs, ardus seulement parce qu expriment une pensée radicalement différente de celle qui règne sur l politique.
Votera-t-il pour la présidentielle ? "Probablement, mais sans croire au discours des candidats qui promettent le plein emploi et l à vie. Tous mentent sur cette question et le pire est que tous le savent. L ne se joue pas au niveau de la politique d il se construit en réalité dans les petites collectivités, au niveau communal, par des comportements sociaux qui rompent avec la logique du profit financier. C là que les luttes ont un sens." Sur ce sujet,?mod=viewthread&tid=364901, il peut parler des heures, animé d conviction entière. Sa critique radicale du capitalisme n pas désarmé. Ses livres la développent de fa?on de plus en plus fine, acérée. Mais on n pas venu pour parler de théorie, il le sait,On a une question sur les lèvres, une fois la Lettre à D. refermée sur ces mots : "Nous aimerions chacun ne pas survivre à la mort de l Nous nous sommes souvent dit que si, par impossible, nous avions une seconde vie, nous voudrions la vivre ensemble." Un exit commun à la fa?on d Koestler et de sa femme Cynthia ? "Nous avons parlé de ce suicide à deux quand nous l appris. Mais c leur histoire, presque leur combat. Je n pense pas et elle non plus. Dorine et moi vivons dans l de l en sachant qu est fini et c très bien ainsi. Pour nous, le présent suffit."
On sourit à leur chance, elle n pas donnée à tous ; eux se la sont donnée ; ils l construite. A quel prix ? Elle seule pourrait le dire. Mais rien dans son regard ne trahit le sacrifice, "si démoralisant pour la personne à qui l se sacrifie", disait Oscar Wilde. Un beau couple sans enfant mais avec oeuvre, ses livres, et en tout cas celui-ci, qui restera.
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